Portnoy et son complexe - Philip Roth
Pouvoir s’enorgueillir de donner son nom à un syndrome psychiatrique n’est pas donné au commun des mortels. C’est pourtant le cas d’Alexandre Portnoy, américain de trente-trois ans, juif, célibataire, à la brillante carrière professionnelle. Cette existence d’apparence réussie cache un individu coincé dans un insoluble conflit psychique ; la culpabilité initiée par l’éducation moralisatrice d’une famille étouffante, opposée à une sexualité dépravée comme unique moyen d'y échapper.
Alexandre Portnoy entame donc une psychanalyse chez le docteur Spielvogel, praticien silencieux, laissant la parole à son patient afin que nous puissions découvrir les raisons de son complexe.
Tendons l’oreille, car les confidences d’Alexandre Portnoy balaient ses souvenirs dans un récit chronologique n’épargnant aucun détail, surtout pas les plus intimes ; de ses masturbations effrénées à la constipation permanente de son père, de sa relation sulfureuse avec une femme nommée Le Singe à la relation dévorante qu’il entretient avec sa mère.
L’intrigue de Philip Roth peut paraître caricaturale voire grotesque. Il n’en est rien, d’autant qu’elle est magnifiée par l'habileté de l’auteur à mêler tendresse et crudité, satire et cynisme, grossièreté et humour en ajoutant une pointe de vocabulaire yiddish sur une trame narrative finalement assez triste.
Véritable choc littéraire lors de sa parution en 1969, le roman connaît un succès mondial immédiat qui assied Philip Roth parmi les plus grands auteurs américains. Décrit par Philippe Sollers comme “ L’un des deux livres essentiels de la littérature de la seconde moitié du XXe siècle aux Etats-Unis”, le roman dénombre aujourd’hui plus de 5 millions d’exemplaires vendus dans le monde.
Alors, installons-nous confortablement dans le cabinet du docteur Spielvogel avec Alexandre Portnoy, la séance s'annonce captivante …