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Monsanto : une enquête photographique - Mathieu Asselin

Monsanto : une enquête photographique

Asselin, Mathieu 1973 - ...
Actes Sud

Un photographe revient sur plusieurs décennies de scandales autour de Monsanto.

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Avec la controverse sur les dangers plausibles du glyphosate (herbicide commercialisé sous la marque Roundup) et la victoire du jardinier Dewayne Johnson à l’issue du procès intenté à Monsanto, la firme américaine semble irrémédiablement engluée dans les polémiques sanitaires et les affaires judiciaires.

Celles et ceux qui ont visionné le film de Marie-Monique Robin, Le monde selon Monsanto, savent que l’entreprise est depuis longtemps controversée, bien avant les premières recherches sur les OGM.

Au cours d’une exposition présentée aux Rencontres internationales de la photographie d’Arles en 2017, le photographe Mathieu Asselin a voulu mettre en images les dommages concrets causés par Monsanto sur l’environnement ou sur les humains, par exemple à proximité d’anciens sites de production. Le livre alterne les prises de vue, des publicités anciennes et des documents internes à l'entreprise, comme le contrat d'exclusivité qui lie les agriculteurs à Monsanto, sans guère d'échappatoire pour les premiers.

À Anniston (Alabama), Monsanto produisait des PCB (connus sous le nom de pyralènes en France), des isolants électriques extrêmement toxiques et interdits depuis la fin des années 1980. Le site est aujourd’hui gravement contaminé, notamment par le rejet de 810 tonnes de PCB dans la rivière locale au cours des 42 années d’exploitation de l’usine. Mathieu Asselin ne manque pas de présenter des documents internes qui prouvent que Monsanto était informé de cette pollution majeure et des risques liés aux PCB, mais a préféré fermer les yeux dans l’attente d’un procès, afin de maximiser ses profits. Le procès n’a eu lieu qu’en 2002 et Monsanto a été condamné à verser 700 millions de dollars à 3 516 plaignants, pour une ville d’environ 24 000 habitants, sans cesse moins nombreux.

Le nom de Monsanto est aussi associé à l’agent orange, un autre herbicide massivement pulvérisé par l’armée américaine afin d’empêcher les soldats ennemis de se dissimuler dans la végétation, au cours de la guerre du Viêt Nam. Les photographies des enfants atteints de malformations génétiques, des décennies après la fin de la guerre, peuvent choquer le lecteur non-averti et la question de leur pertinence se pose. Elles nous confrontent pourtant à une réalité qu’il est impossible de nier. Mises en parallèle avec la communication officielle de Monsanto, promettant une vie plus belle, plus longue et plus saine grâce aux produits chimiques, elles trouvent un écho abominablement ironique.

AG

 

 

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