The Duke - Roger Michell

En 1961, le tableau de Francisco de Goya, Portrait du duc de Wellington, est dérobé à la National Gallery, seul vol de toute l’histoire de cette institution. Immédiatement, les autorités du pays pensent que ce ne peut-être le fait que d’un gang international très bien organisé. En réalité, derrière ce « casse du siècle » se cache un sexagénaire du Nord de l’Angleterre, Kempton Bunton, sorte de Robin des bois moderne, qui a un projet : rendre la redevance télé gratuite pour les personnes âgées et les vétérans.

De cette histoire, tirée d’un fait réel, le réalisateur britannique Roger Michell (Coup de foudre à Notting Hill) tire une comédie douce-amère qui s’inscrit à la fois dans la tradition de la comédie anglaise et le cinéma social porté notamment par Ken Loach. C’est d’ailleurs son compositeur, George Fenton, qui signe la bande originale qui rythme le film.

Pour interpréter le couple Bunton, Roger Michell a réuni l’acteur Jim Broadbent (Bridget Jones) et la comédienne Helen Mirren (The Queen). Ils forment un duo loufoque et touchant. Lui écrit des pièces de théâtre (systématiquement refusées par la BBC) et se fait régulièrement remercier de ses petits boulots : il a une fâcheuse tendance à ne pas supporter les injustices. Elle, Dolly, tient le foyer, les comptes de la maison et travaille comme femme de ménage. Ils sont liés par un silence douloureux que cette aventure rocambolesque parviendra à briser.

La beauté du film repose sur la rencontre de l’intimité de cette famille avec l’un des événements qui a passionné le pays. Roger Michell a su recréer le paysage social et l’ambiance de l’Angleterre des années 60, s’appuyant sur des images d’archives. Le récit est rythmé par une construction en flash-back, la musique jazzy et les répliques savoureuses de Kempton. Parviendra-t-il à négocier la gratuité de la redevance contre l’échange du tableau ?