Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare - Lorene Scafaria

Dodge Petersen (Steve Carell), quadra rangé, et son épouse Linda roulent tranquillement en voiture en ville lorsque la fin du monde est déclarée à la radio. Un astéroïde énorme qui se dirige vers la terre depuis quelques jours n’a pu être détruit et la résignation est de mise, chacun devant choisir comment finir sa vie sans solution de refuge efficace. Linda en profite pour quitter brutalement son mari.

Pendant que le reste du monde oscille entre fêtes orgiaques et suicides organisés (l’objet de scènes hilarantes dans les deux cas), Dodge, quelque peu hébété, erre deci delà dans son quartier, jusqu’à tomber par hasard sur sa jeune voisine en pleurs, Penny Lockhart  (interprétée par Keira Knightley). Sortant d’une relation amoureuse en dents de scie avec son petit ami, amoureuse de musique (et de vinyles), souhaitant vivre intensément ses derniers instants, elle va se sentir attirée par cet homme qui n’a plus rien à perdre et souhaite retrouver son ancien amour. Amour perdu dont les derniers courriers ont tous été récupérés et conservés méticuleusement par Penny, quelque peu dérangée. Un trou dans la vie de Dodge qu’il compte combler, tout comme sa relation ratée avec son père, vivant seul dans un État éloigné.

Dodge et Penny vont partager tous deux de très bons moments, rythmés par l’excellente bande son de ce road movie mélodramatique faisant d’ailleurs partie de la sélection d’Arte dans sa capsule vidéo « Blow up » consacrée au disque et au cinéma. Rares sont les comédies dramatiques américaines associant à la fois humour imparable, belle narration, et références culturelles exquises. Ce petit ovni alternatif de 2012 joue le tiercé gagnant. Un must, qui pourra rappeler, toutes proportions gardées, le célèbre et plus ancien Quand Harry rencontre Sally !

Franck Guigue