Le parfum d'Irak - Leonard Cohen & Feurat Alani
Feurat Alani, ancien reporter de guerre et journaliste franco-irakien pour le journal livre un récit bouleversant, teinté de nostalgie, sur son enfance passée entre l'Irak, son pays d'origine et la France, son pays d'accueil...
Parfum d'Irak, né d'une série de tweets que Feurat Alani a posté durant l'été 2016 sur Twitter pour raconter les conflits qui font rage en Irak. En découle, le superbe roman graphique éponyme, Parfum d'Irak, publié en 2018 qui recevra le prix Albert Londres. Fort de ce succès en librairie, Léonard Cohen, dessinateur de la bande-dessinée, adapte l'histoire de Feurat Alani à l'écran dans une superbe web-série animée documentaire, produite par Arte.
Feurat Alani, découvre son pays d'origine, l'Irak en 1989, âgé de 9 ans. Directement, il est frappé par le contraste saisissant entre la France et l'Irak, alors en pleine dictature de Sadam Hussein. On le suit évoluer à travers les âges et les dates clés de l'histoire géopolitique du pays comme en 1991 sous les bombardements américains et l'embargo émis par l'ONU,en 1994 lorsqu'il reviendra en vacances avec son père, alors opposant politique au régime, enfin autorisé à entrer dans le pays. Son amour grandissant pour le pays, il décide, en 2008, de débuter une carrière de journaliste correspondant pour couvrir les actualités de son pays.
Le documentaire, dénonce une multitude de sujets, qui sont toujours d'actualités comme la guerre, la liberté d’expression, les réfugiés politiques, la pauvreté, la dictature, tout en préservant un côté attachant, puisque Feurat Alani s'attache à présenter sa grande famille : sa tante Soumaya, son oncle Ayad, policier, son cousin, Odaï, fervent supporter des Bleus, son cousin Omar, charmeur auprès des femmes, son cousin Mahzen, médecin dans un hôpital ou encore ses parents et sa petite soeur.
La web-série reprend la palette de couleurs du roman graphique : des couleurs chaudes avec le rouge, omniprésent, sur les teints des personnages. Figurant sur le drapeau irakien, il évoque les atrocités de la guerre, et le sang versé des victimes. Il contraste avec le noir, autre couleur dominante de la série. Le jaune pâle, le blanc, et le gris viennent compléter la colorisation des images. Les traits et contours du personnages, à moitié dessinés, font écho à l'univers du roman graphique.
Ce documentaire animée est un véritable chef-d’œuvre grâce à des visuels impactants et une bande-son entraînante. Nous sommes plongés dans les souvenirs d'enfance de Feurat Alani, et ce grâce à sa narration qui rend le discours poignant et émouvant. Pour prolonger le plaisir, son roman Je me souviens de Falloujah, suit l'enfance de son père qui en fin de vie, décide de confier ses mémoires à son fils!