Le sous-bois des insensés : une traversée avec Jean Oury - Deyres, Martine

Offrez-vous une pause pleine d’humanisme et d’empathie avec cet entretien de Jean-Oury. Réalisé peu de temps avant son décès, cet échange nous entraine avec Martine Deyres dans le bureau de celui que Pierre Delion qualifiait de « plus grand connaisseur de la psychose ». Psychiatre et psychanalyste mondialement reconnu Jean Oury nous dévoile dans ce documentaire son vécu et sa pensée à travers de nombreuses références littéraires.

Le précaire c’est la base de l’organisationnel, si dans une communauté il n’y a pas de précaire, c’est un camp

Le caractère sage et rangé de l’homme que l’on pourrait qualifier de mesuré contraste avec les convictions et engagements dont il a fait preuve tout au long de sa carrière. Passé de médecin chef à Saumery dans les années 50 où il officiait dans ce qui était le seul hôpital psychiatrique du département, il s’indigne en permanence des conditions d’accueil et de soins dans cet établissement trop vétuste et aux pratiques archaïques.

Fatigué de l’inertie de l’administration qu’il qualifie « d’institution malade », il décide de partir en emmenant avec lui l’ensemble de l’équipe soignante ainsi qu’une trentaine de patients pour fonder une quinzaine de jours plus tard ce qui deviendra la Clinique de La Borde. Il propose dans le même temps un changement radical dans la prise en charge des patients psychotiques, basé sur ses échanges avec son ami et mentor François Tosquelles.

Nous sommes en 1953, le mouvement de psychothérapie institutionnelle émerge et la Clinique de La Borde en devient le creuset français.

Primum non nocere