Revenir - Jessica Palud

Thomas a quitté la ferme familiale douze ans auparavant. Avec l’intention de ne jamais revenir et encore moins de s’occuper un jour de la ferme. 

Pourtant il y retourne, la relation avec son père semble définitivement rompue. Il découvre les difficultés qu’a pu avoir son frère en reprenant la ferme. Il rencontre son neveu Alex, le fils de son frère, incroyablement bien interprété par Roman Coustère Hachez et sa veuve, interprétée tout en sensibilité et sensualité par la sublime Adèle Exarchopoulos.

Avec ce premier film, Jessica Palud adapte assez librement le roman, L’amour sans le faire, de Serge Joncour, avec pour toile de fond la crise du monde agricole et ses malheurs, un contexte social lourd mais qui ne pèse jamais. La réalisatrice dont le dernier film Maria va bientôt être à l'affiche, fait ici preuve d’un talent certain. Si dans le roman c’est le héros malade qui revenait dans sa famille, ici le héros revient pour revoir, à sa demande, sa mère malade. La réalisatrice trouvait que ce postulat était identique au dernier film de Xavier Dolan, Juste la fin du monde. Entre les non-dits, notamment autour de la mort mystérieuse de son frère, les émotions, la culpabilité, le peu de dialogues, ce film ne peut nous laisser indifférent, on ressent ce que peut éprouver le personnage de Thomas, grâce à l’interprétation de Niels Schneider, chargée de mélancolie, de tristesse et d’émotions.

La lumière, la photographie, participent largement à la mise en valeur du talent de tous les acteurs. Ce film m’a bouleversée:  il a été un véritable coup de foudre personnel.