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Under the skin - Jonathan Glazer

Under the Skin

Glazer, Jonathan 1965 - ... (Scénario)
Film4

Un ovni cinématographique fascinant...

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Jonathan Glazer , cinéaste britannique peu prolifique, récemment  remarqué pour La zone d’intérêt (2023) adaptait en 2014 un récit éponyme de science-fiction de Michel Faber, Under the skin. En invitant le spectateur à suivre les déambulations à travers ville et campagne écossaise d’une créature extraterrestre ayant revêtu l’enveloppe charnelle d’une jeune femme enjôleuse, il signait une œuvre de science-fiction atypique minimaliste, énigmatique, aussi dérangeante que formellement belle.

Sur une musique dissonante de Mica Levi, les premiers instants du film, stupéfiants, abstraits, intriguent. Des lumières et des formes géométriques, ressemblant à des objets célestes (?), évoluent pour se confondre avec l’iris d’une jeune femme nue qui va revêtir les habits de celle qui paraît être victime d’un mystérieux motard.

Quand elle prend place au volant d’un van qui roule au ralenti nuit et jour dans les rues de Glasgow, l’aspect visuel expérimental s’estompe pour laisser place à un récit de forme réaliste, quasi documentaire  renforcée par utilisation de caméras cachées. Le spectateur suit le parcours de cette créature (Scarlett Johansson, méconnaissable) en quête de proies masculines solitaires, qu’elle attire irrésistiblement à l’intérieur d’une maison isolée, dans une pièce noire dont l’intérieur recèle une sorte de piège liquide.

Under the Skin est un film romantique, qui présente plus d'un trait commun avec le Frankenstein de Mary Shelley. Un être artificiel s'efforce de s'unir au genre humain et fait l'expérience du désir, de la violence, de la solitude – Thomas Sotinel, Le Monde

La force de Glazer est de parvenir à nous faire appréhender l’humanité du point de vue – visuel et auditif – d’une créature extraterrestre, qui de scène en scène, s’humanise sensiblement. Avec son économie de dialogues, ses sublimes paysages hivernaux d’Ecosse, son remarquable travail sur les sons, Under the skin met l’accent sur les sens du spectateur.

Pour peu qu’on se laisse embarquer dans son univers déroutant, par sa beauté formelle, par la place qu’il laisse à l’imagination et aux questionnements ce film nous hante longtemps encore après l’avoir vu.

 

 

 

 

 

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